Speech by Mayor Andersen Aars at the dinner given by the City of Kristiania [Oslo]
Messieurs,
Au nom du conseil communal de la Ville de Christiania j’ai l’honneur de vous sonhaiter, Messieurs les délégués au jubilé d’Abel, les bienvenus à notre ville et à la reunion de ce soir.
Christiania n’a pas l’honneur d’être la ville natale de l’illustre mathématicien, dont vous êtes venus célébrer le centenaire de naissance; mais c’est bien dans la principale école de cette ville qu’il a recu sa première instruction et c’est dans cette université que nous avons l’avantage de posséder dans notre milleu, qu’il a continué sés études pour devenir après sa courte vie ce prince dans le royaume infini de la mathématique.
Il nous est donc permis de dire qu’ Abel tant en étant un fils de Norvège était un citoyen de notre ville et nous pouvons partager plus spécialement avec l’université et la société des sciences l’honneur et la profonde reconnaissance de voir tant d’hommage apporté à sa mémoire par une assemblée si distinguée, composée d’illustres savants de presque toute partie du monde.
A l’époque de naissance d’Abel Christiania était une petite ville d’une dizaine de mille d’habitants, sans université et ignorée du grand monde. A présent la ville compte presque 230.000 habitants, avec une université, justement renommée, et tous les attributs appartenant à une capitale; ce progrès rapide, ce développement presque phènomenale est dé en première ligne aux efforts de nos citoyens et à la situation favorable de notre ville. Mais certes nous avouons que ces progrès sont aussi le resultat de l’aide tout puissant de la science qui nous a indiqué la route à marcher et nous a donné les moyens d’y progresser avec réussite.
Il suffit de nommer les nombreuses applications de la vapeur et de l’électricité et le rôle qu’elles jouent dans Kristiania de nos jours pour vous montrer combien nous sommes redevables à la science, redevables à vous tous, Messieurs, qui – chaqu’un dans sa partie de monde – êtes dépositaires de ce trésor international, formé par le travail des savants, par les recherches d’un Grange, d’un Newton, d’un Gauss et d’un Abel, et dont toute nation, grande ou petite, peut profitér librement et sans restriction de ces frontières politiques, qui sont nulles dans le monde de science.
Messieurs, il y a une langue, qui auprès celle de mathématique, est la plus internationale du monde – la langue de coeur, c’est dans celle que j’appelle á mes compatriotes de boire á votre santé et de vous remercier de votre présence. Portez de votre séjour un bon souvenir de la ville Kristiania.
[Copied from Aftenposten September 7, 1902.]